Le rôle de la protéine cationique des éosinophiles (ECP) est bien établi dans l’asthme mais il est incertain dans la BPCO à l’état stable. Le but de ce travail est de comparer les concentrations sériques de l’ECP entre un groupe de malades BPCO à l’état stable et un groupe de témoins fumeurs.

Étude de type cas-témoins incluant 40 BPCO et 31 témoins fumeurs. Les BPCO avaient un âge≥40 ans et étaient suivis pour BPCO confirmée et à l’état stable depuis au moins 6 mois. La sévérité de la BPCO a été évaluée selon le GOLD 2009. La concentration sérique de l’ECP (ng/mL) est considérée élevée si elle est>24ng/mL.

Les BPCO avaient un âge moyen de 66,9±10,3 ans et étaient de sexe masculin dans 36 cas (90 %). La BPCO étaient classés stade II dans 37,5 %, stade III dans 32,5 % et stade IV dans 30 % des cas. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre la concentration sérique moyenne de l’ECP des malades BPCO (26,71±26,77ng/mL) et celle des témoins (25,23±21,90ng/mL) (p=0,804). De même, il n’y avait pas de différence entre les malades BPCO et les témoins dans la proportion de patients ayant une concentration sérique de l’ECP élevée (p=0,966). La concentration sérique moyenne de l’ECP était plus faible sans différence significative pour les BPCO stade IV par rapport aux stades III et II (respectivement 18,31 vs 21,86 vs 37,63ng/mL ; p=0,128). Cependant, une association positive statistiquement significative entre le taux de l’ECP et le VEMS ( % valeur théorique) a été retrouvée (p=0,026).

Notre étude n’a pas montré d’augmentation de l’ECP sérique dans la BPCO à l’état stable. Cependant, l’association positive entre ce taux et le VEMS laisse suggérer un phénotype avec inflammation à éosinophiles et qui serait moins sévère. Le rôle de l’ECP dans la BPCO reste à confirmer par d’autres études à large échelle.